« Le développement durable est le développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs » (Bruntland, 1987). Les trois axes du développement durable sont :
Le développement durable se situe environ au point de rencontre de ces trois axes. Dans une démarche de développement durable, il faut s’interroger sur la capacité de tout projet à satisfaire les besoins relatifs à chacun des axes, sans pour autant perdre les autres de vue.
Le développement durable requiert du temps. C’est pourquoi, avant d’énoncer une vision stratégique, il est utile de mettre en place une démarche de sensibilisation des citoyens aux réalités du développement durable.
Le plan de développement durable du Québec , énonce des principes que l’administration publique devrait respecter dans l’élaboration d’une stratégie de développement durable. Ceux-ci concernent : la santé et qualité de la vie, l’équité et solidarité sociales, la protection de l’environnement, l’efficacité économique, la participation et l’engagement, l’accès au savoir, la subsidiarité, le partenariat et la coopération intergouvernementale, la prévention, la précaution, la protection du patrimoine culturel, la préservation de la biodiversité, le respect de la capacité de support des écosystèmes, la production et la consommation responsables, le pollueur payeur, l’internalisation des coûts.
Le développement économique
Les activités économiques doivent continuer à s’épanouir sans pour autant nuire de façon irrémédiable à l’environnement et sans causer de problèmes et provoquer d’inégalités sociales. Inversement, les actions menées sur le plan social et environnemental ne doivent pas pénaliser outre mesure les activités économiques. Il faut donc mener une politique de développement économique qui vise à intégrer les aspects sociaux et écologiques. Extrait du document : Évaluation environnementale des directives territoriales d’aménagement, Guide méthodologique, Michèle Eybalin, 1999 (pour le ministère de l’Aménagement du territoire et de l’Environnement).
Par exemple, le transport durable est une composante fondamentale du développement durable dans la mesure où il conditionne fortement les trois piliers de ce concept. Ainsi du point de vue de l’environnement, le transport influence la qualité de l’air, les émissions de gaz à effet de serre, la consommation des espaces urbains et ruraux, la qualité des eaux de surface, etc. Du point de vue de la collectivité, le transport influence la santé des individus, la sécurité, la mobilité des citoyens et l’accès aux activités économiques, la pollution par le bruit, etc. Du point de vue de l’économie, le transport influence la productivité des entreprises, l’accès aux emplois et aux marchés et les coûts de la congestion routière (Ville de Gatineau. Analyse des concepts reliés au développement durable, au transport durable ainsi qu’aux villages urbains et au nouvel urbanisme, Document de référence, Section de la planification stratégique, septembre 2003, page 3).
L’équité sociale
Le concept de développement durable reconnaît que la pérennité d’une société est fortement dépendante de son équilibre social. Outre les politiques sociales mises en place, le développement durable vise à redéfinir la notion de développement pour y intégrer des valeurs environnementales, comme le cadre de vie ou la qualité du milieu de vie, qui sont susceptibles de participer à un mieux-être social. Selon le premier principe de la déclaration de Rio : « Les êtres humains sont au centre des préoccupations relatives au développement durable. Ils ont droit à une vie saine et productive en harmonie avec la nature. » C’est ce qui justifie la nécessité d’intégrer la notion d’environnement dans la politique sociale.
Un développement « socialement équitable » s’assure que les communautés humaines actuelles, de même que les générations futures, soient en mesure de combler leurs besoins essentiels, aient accès à des emplois, un logement, des services sociaux, de santé et d’éducation. Il veille également à ce qu’elles puissent participer au processus des décisions qui les touchent – sans ségrégation sociale. Cela suppose l’existence de démarches claires et transparentes et l’habilitation de la population à participer. Pour installer un climat de confiance, il faut investir des efforts et des ressources afin de partager les connaissances et de favoriser les échanges.
Quant au développement culturel, il favorise l’affirmation, l’expression et la démocratisation de la culture, le développement des communications. Il contribue de plus à leur rayonnement, permet l’affirmation de l’identité culturelle, favorise la création, la production, la recherche et la mise en marché des produits culturels. Il concerne également l’accès à un vaste éventail d’activités culturelles et la mise en place d’équipements destinés à la pratique artistique et culturelle : bibliothèques, équipements d’arts d’interprétation, centres d’exposition, musées, centres d’interprétation et d’archivages, cinémas, etc.
La « diversité culturelle » contribue à une existence intellectuelle, affective, morale et spirituelle plus satisfaisante pour tous et constitue l’un des éléments essentiels de transformation de la réalité urbaine et sociale (Agenda 21 de la culture. Un engagement des villes et des gouvernements locaux en faveur du développement culturel – Déclaration universelle de l’UNESCO sur la diversité culturelle, article 3 . Barcelone, 8 mai 2004. Au Québec, depuis 1992, les politiques culturelles des communautés territoriales sont devenues des instruments stratégiques de développement local et régional. L’identité communautaire et la perception locale de la qualité de vie devenant de plus en plus importantes pour les citoyens, les politiques culturelles ont pour autant valeur stratégique, particulièrement les politiques culturelles locales et régionales (De La Durantaye, Michel. Les politiques culturelles municipales, locales et régionales, au Québec, Traité de la culture, chapitre 54, éditions de l’IQRC, PUL, 2002). En réalité, elles constituent le pivot de la stratégie d'action de la municipalité dans le domaine culturel en vue d'assurer une plus grande intégration et une meilleure planification des activités dans une perspective d'amélioration de la qualité de vie (Ministère de la Culture et des Communications. La politique culturelle municipale.
Par exemple, la TOHU - la Cité des arts du Cirque de Montréal - se veut un projet culturel particulier au service du développement durable d’un quartier, démontrant un souci réel du contexte environnemental, économique et social dans lequel il évolue. Du point de vue culturel, la TOHU met en lumière la créativité, l’expertise, le talent et l’esprit d’entreprise présents dans le secteur du cirque au Québec et veut faire de Montréal une capitale internationale des arts du cirque. Du point de vue environnemental, la TOHU participe activement à la réhabilitation du deuxième plus grand site d’enfouissement de déchets situé en milieu urbain en Amérique du Nord (ancienne carrière de 192 hectares exploitée à l’origine pour son calcaire). Du point de vue communautaire, la TOHU contribue au développement du quartier Saint-Michel à Montréal, l’un des plus sensibles au Canada. Du point de vue économique, la TOHU fournit 2 000 emplois directs et près de 500 emplois indirects à même le bassin de travailleurs du quartier (TOHU : La cité des arts du cirque de Montréal. Mission).
La protection de l’environnement
L’environnement constitue un facteur critique ou limitant. La protection et la pérennité de ce soutien indispensable aux activités sociales et économiques – et plus globalement à la vie sur terre – doivent être considérées en priorité. Une attention particulière est portée à l’approche globale des divers secteurs de l’environnement dont :